Mission

Le Réseau pour le Dialogue (N4D), une initiative conjointe du centre de recherche Istituto Affari Internazionali-IAI établi à Rome et de l’organisation néerlandaise de consolidation de la paix-PAX, est un laboratoire de collaboration civique offrant des espaces sûrs aux leaders civiques du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) afin de leur permettre d’établir un dialogue permanent, structuré et avec une multitude d’acteurs . Dans un moment où l’espace civique de la région se rétrécit, le N4D cherche des moyens innovateurs permettant aux citoyens de collaborer et les encourageant à résoudre les problèmes critiques de leur société.

À travers le programme “Le défi des citoyens”, le N4D invite les organisations et les dirigeants civiques de la région MENA à soumettre leurs idées pour addresser un défi local ou national qu’ils souhaiteraient relever ensemble. Le but du N4D est de offrir à ces petits groupes de leaders civiques le temps et l’espace nécessaires pour discuter leur défi commun, en les aidant à structurer et à organiser une série de dialogues sur une période d’un an (au cours du projet, les dialogues commencent par la définition du problème à l’identification d’une stratégie permettant d’engager une action collective visant à le résoudre). Avec l’aide d’un réseau mondial regroupant d’éminents supporteurs de la société civile dans la région MENA, N4D fournit ensuite à ces groupes les conseils, l’expertise et les contacts dont ils peuvent avoir besoin pour mettre en œuvre ces plans d’action collectifs.

Background

Les citoyens de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient représentent la resource la plus précieuse de la region. Tout comme les autres régions du monde, la région MENA doit affronter de nombreux défis: allant des conflits inter- et intra-étatiques à la corruption généralisée, la faible gouvernance, la pénurie de ressources, etc… Etant donné que les gouvernements n’ont point la capacité de résoudre ces grands défis tous seuls, l’aide et l’engagement des propres citoyens deviennent impératifs.

L’une des conséquences du «Printemps arabe» et de tout ce qui, désormais, s’en est suivi, a été la réduction de l’espace public. Les pays arabes sont depuis toujours caractérisés par de vifs débats sur les questions d’importance nationale. En effet, même dans les pays les plus autoritaires de la région et en dépit des difficultés, les citoyens ont pu trouver un espace de discussion public. Toutefois, depuis 2011 cet espace s’est considérablement réduit car d’une part, plusieurs états ont sombré dans la guerre civile et, de l’autre, les leaders politiques restés au pouvoir ont durci la répression, imposé des limites plus strictes à la liberté de presse et réduit les activités et le financement des organisations de la société civile. 

La guerre à Gaza a compliqué les défis qui se posent dans la région. La réponse disproportionnée du gouvernement israélien à l’attaque du Hamas a entraîné la mort de dizaines de milliers de civils palestiniens, déclenchant des protestations et une mobilisation de l’opinion publique en faveur de la cause palestinienne dans toute la région. Dans de nombreux pays, la guerre a accentué le clivage entre citoyens et gouvernements, notamment en ce qui concerne la gouvernance, la normalisation des relations avec Israël, les liens avec l’Occident et bien plus encore.  Dans de nombreux cas, les gouvernements ont réagi en réduisant encore davantage l’espace politique et civique.

Le rétrécissement de l’espace public frappe surtout les pays qui appliquent ces mesures répressives, limitant ainsi la possibilité des gouvernements de profiter de l’expertise et de l’énergie de leurs citoyens pour faire face aux défis complexes auxquels leurs pays se trouvent confrontés. Il pénalise également les citoyens modérés qui sont contraires à la violence et à l’extrémisme, en les privat de la possibilité d’exprimer leurs propres points de vue, de trouver un terrain d’entente, de défendre des causes communes ou de proposer des alternatives pour un future meilleur et plus pacifique.

The Citizen Challenge

Le Réseau pour le dialogue veut offrir aux citoyens du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord un espace public alternatif par le biais de moyens créatifs. Grâce à son «Citizen Challenge», le Réseau pour le dialogue s’efforce de soutenir les groupes de citoyens souhaitant répondre aux défis et aux opportunités nationaux et locaux en leur offrant des espaces de dialogue tranquilles et sécurisés. L’objectif est celui de donner à des groupes de citoyens, partageant les mêmes idées, l’opportunité de réfléchir de façon critique à des questions politiques importantes concernant leur pays, dans l’espoir que ce dialogue puisse aboutir, progressivement, à la mise en place d’une stratégie et d’un plan d’action concrets de manière collaborative. N4D estime que les collaborations “avec l’ensemble de la société”, “avec l’ensemble du secteur” ou “avec l’ensemble de la communauté” sont généralement les plus efficaces pour relever les défis sociétaux difficiles, conformément à la théorie de l’impact collectif

Le réseau pour le dialogue concentre ses efforts sur l’offre, c’est-à-dire sur l’identification des moyens d’offrir des espaces de conversation sécurisés. Il tente d’atténuer les obstacles politiques, juridiques, financiers et logistiques auxquels ces citoyens sont aujourd’hui confrontés lorsqu’ils tentent de se rencontrer et de dialoguer. Il propose aux groupes intéressés des salles de conférence, des logements et des moyens de transport, ainsi qu’une assistance technique pour structurer un dialogue efficace.

Le Réseau pour le dialogue sollicite des demandes par le biais d’un simple processus d’appel à propositions intitulé “Le défi citoyen“. Dans le cadre d’un processus de candidature en ligne court et sécurisé, les personnes et les organisations intéressées doivent démontrer (en anglais, en arabe ou en français) qu’elles ont une raison impérieuse de se réunir, qu’elles ont la capacité de faire venir les bonnes personnes, qu’elles ont une stratégie pour utiliser efficacement le temps passé ensemble et qu’elles ont un plan pour s’assurer que le dialogue aboutira à une action concertée. Selon leurs souhaits, ces dialogues peuvent être strictement confidentiels ou plus publics, inclure des représentants du gouvernement ou uniquement des membres de la société civile, et inclure ou non des personnes ayant des points de vue opposés sur la question à débattre. Quoi qu’il en soit, les participants doivent être diversifiés en termes d’âge, de sexe, d’appartenance ethnique et d’expérience professionnelle. Les dialogues doivent commencer par un petit nombre de participants (6-12) et peuvent s’étendre avec le temps. Les dialogues de N4D ont généralement lieu trois fois au cours d’une année et durent trois jours.

Le Réseau pour le dialogue organisera un entretien téléphonique de suivi confidentiel avec les personnes présentant les propositions les plus convaincantes afin d’obtenir davantage de détails. Un panel composé d’universitaires, d’anciens décideurs politiques et de représentants de la société civile évalue ensuite les dossiers de candidature complets et sélectionne ceux qui méritent le plus d’être soutenus. 

Plusieurs organismes de financement se sont engagés à examiner les propositions valables, en vue de soutenir les projets qui correspondent à leurs priorités programmatiques. Le programme Shiraka du ministère néerlandais des affaires étrangères est l’un des sponsors fondateurs du Réseau pour le dialogue.